Notre football vit actuellement une période de turbulences marquée par la crise au sommet du Comité Exécutif de la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) et les mauvais résultats enregistrés par nos différentes équipes nationales, en particulier celui du Syli National A.
Quelques mois seulement après l’élection de la nouvelle équipe dirigeante de la FEGUIFOOT, une crise a éclaté entre le président Bouba Sampil et cinq des huit membres du Comité Exécutif (COMEX). Cette situation, qui ne cesse de se dégrader, paralyse le fonctionnement de l’institution.
Ces membres du COMEX accusent le président de violations des statuts de la Fédération, comme indiqué dans plusieurs notes officielles. Des accusations que les proches de Bouba Sampil rejettent fermement.
Ce désaccord a poussé les opposants du président à saisir le Comité d’éthique et d’autres commissions juridiques de la FEGUIFOOT, s’appuyant sur les textes de la Fédération.
Dans ce contexte tendu, le ministre des Sports, Keamou Bogola Haba, bien que conscient de cette crise, semble soutenir le président Bouba Sampil sans initier des démarches pour résoudre ce conflit qui ternit l’image de notre football.
Pourtant, en tant que premier responsable du département des sports, il devrait faire preuve d’impartialité et œuvrer pour une résolution rapide de ce différend. À défaut, il serait préférable qu’il prenne du recul pour éviter d’exacerber les frustrations.
Cette crise pose une question fondamentale : s’agit-il d’une simple guerre d’intérêts ou d’un combat pour le respect des statuts de la Fédération ? Seules les commissions compétentes pourront répondre à cette interrogation et apporter des solutions.
Par ailleurs, cette situation a des conséquences directes sur le football guinéen. Le retard dans le démarrage du championnat reflète la crise de confiance entre les clubs et la Ligue Guinéenne de Football Professionnel, entraînant un blocage total des activités.
À cela s’ajoute l’incapacité de l’État à rénover les infrastructures sportives, notamment les stades, depuis plus de deux ans. Cette situation complique davantage la pratique du football en Guinée, aggravée par l’élimination des clubs guinéens dès les phases préliminaires des compétitions interclubs de la CAF.
En 2024, le sport guinéen, et particulièrement le football, se trouve à un tournant critique nécessitant des réformes urgentes et une volonté collective pour sortir de cette impasse.
Djibril Firawa Touré – Journaliste Sportif.