Le projet Simandou 2040, considéré comme l’un des plus grands projets miniers en Afrique de l’Ouest, suscite à la fois admiration et interrogations. Axé sur cinq programmes principaux visant à transformer l’économie de la Guinée grâce à l’exploitation de ses immenses réserves de minerai de fer, ce projet promet de moderniser les infrastructures, de créer des emplois et de générer des revenus considérables pour le pays. Cependant, un domaine crucial reste absent de cette vision futuriste : le « sport».
Le sport, un domaine négligé malgré son potentiel :
La Guinée accuse un retard important dans le développement du sport, un secteur qui pourrait pourtant contribuer à l’émancipation des jeunes, au rayonnement international et au renforcement de la cohésion sociale. Ce désintérêt pour le sport s’est manifesté de manière éclatante lors des qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025. Contraints de jouer leurs matchs à domicile sur des terrains étrangers en raison de stades non homologués, les joueurs guinéens n’ont pas pu tirer profit du soutien de leur public. Ce désavantage s’est traduit par une élimination, renforçant le sentiment du manque de considération du sport national.
Ce fiasco, qui aurait pu être évité, illustre l’état préoccupant des infrastructures sportives en Guinée. Résultat, les supporters guinéens n’ont pas eu l’occasion de vibrer pour leur équipe nationale sur leur propre sol, et le sport guinéen continue de vivre le calvaire en raison du manque d’investissement et de vision.
Le sport : un levier économique et social sous-estimé
Alors que Simandou 2040 met l’accent sur des domaines clés comme l’éducation, les infrastructures et l’énergie, il est regrettable que le sport ne figure pas parmi les priorités.
Pourtant, les bénéfices d’un investissement dans ce secteur sont multiples :
Économiques : Développement d’une industrie sportive (tournois, clubs, infrastructures) capable de générer des revenus et de créer les emplois.
Sociaux : Promotion de la santé publique et lutte contre la délinquance juvénile par des activités sportives encadrées.
Internationaux : Valorisation de l’image du pays à travers des performances sportives et l’accueil de compétitions.
Des pays africains comme le Maroc, la Côte d’Ivoire et le Sénégal en sont des exemples frappants. Grâce à une stratégie nationale intégrant le sport, ils ont modernisé leurs infrastructures, accueilli des compétitions internationales sans oublier la progression de leurs sélections nationales sur la scène mondiale.
Quelle place pour le sport dans le futur de la Guinée ?
L’absence du sport dans les programmes de développement comme Simandou 2040 reflète un manque de vision globale. Si la Guinée aspire à un avenir prospère, elle doit inclure le sport dans ses priorités stratégiques. Des stades modernes, des programmes de formation pour les jeunes athlètes et une meilleure gestion des infrastructures existantes sont autant de pistes à explorer.
Le projet Simandou, en tant que catalyseur de transformation, pourrait intégrer une dimension sportive, ne serait-ce qu’en finançant des infrastructures ou des événements sportifs. Cela permettrait non seulement de redorer l’image du pays, mais aussi de garantir que le développement économique profite à tous les secteurs.
Alors que la Guinée rêve de devenir une puissance minière grâce à Simandou 2040, elle ne doit pas oublier l’importance du sport en tant que vecteur de développement. Les récents échecs sportifs, comme l’élimination pour la CAN 2025, doivent être un signal.