Le football, sport roi dans de nombreux coins de l’Afrique de l’Ouest, semble être complètement négligé à Guéckedou, une préfecture située dans la région de la Guinée forestière. Tandis que le pays entier suit avec passion les matchs du Syli National et que d’autres régions prospèrent dans le développement du sport, Guéckedou se trouve en marge, confrontée à des défis significatifs qui limitent l’expansion du football local.
Infrastructures en péril :
À Guéckedou, le manque d’infrastructures adéquates est un problème majeur. Les terrains de football sont en piteux état, souvent boueux et impraticables, rendant difficile la pratique régulière du sport. Les rares infrastructures disponibles sont vétustes et insuffisants pour répondre aux besoins des jeunes talents locaux. Le manque de soutien financier et de ressources pour la rénovation ou la construction de nouvelles installations contribue également à cette situation préoccupante.
Au stade préfectoral Tchendenan Dembadouno, nous avions assisté à un match de football entre deux clubs locaux. Entre le niveau de jeu et l’état du stade, la qualité du jeu proposé par les deux formations laissait à désirer. Pendant que les deux clubs étaient à fond dans la rencontre, une scène improbable survient, un mouton entre dans l’air de jeu. Un moment de panique pour les joueurs. Aussitôt chassé, le jeu reprend avec la même intensité.
Dans ce stade, un bâtiment en construction est visible et celui-ci servira de vestiaires pour les équipes. Mais depuis quelques mois les travaux sont à l’arrêt.
« Nous avons obtenu un projet de rénovation du stade. L’entreprise a effectué les premières activités, mais elle a manqué de financement et les travaux sont à l’arrêt » explique Tamba Robert Millimouno, directeur préfectoral de la jeunesse et des sports.
Un manque de soutien de l’État :
Le soutien de l’État pour le football à Guéckedou est quasi inexistant. Les initiatives locales peinent à trouver un soutien de la part des autorités locales et des organisations nationales. Ce manque de soutien étatique se traduit par une absence de programmes de développement, de formations pour les entraîneurs et de compétitions régulières qui pourraient stimuler l’intérêt des jeunes pour le football.
Parlant de l’apport de la préfecture dans le développement du football à Guéckedou, la réponse du Préfet est étonnante. Pas de projet en ce sens, il se suffit de l’apport du gouvernement et des privés.
« Moi mon rôle est de contrôler ce que l’état ou les particuliers offrent à la préfecture » déclare, M. Fahindo Nikavogui.
Impact sur la Jeunesse :
Le manque d’infrastructures et de soutien a un impact direct sur les jeunes de Guéckedou. Sans installations adéquates ni programmes de développement, de nombreux jeunes passionnés de football sont contraints d’abandonner leurs rêves sportifs. Ce désintérêt croissant pour le sport a des répercussions sur la cohésion sociale et le bien-être des jeunes, qui pourraient autrement canaliser leur énergie dans des activités génératrices de revenus.
Appels à l’action :
Face à cette situation alarmante, des voix locales s’élèvent pour appeler à une intervention urgente. Les dirigeants communautaires et les passionnés de football exhortent les autorités nationales à reconnaître l’importance du développement du football à Guéckedou. Des efforts sont nécessaires pour mobiliser des ressources, construire des infrastructures appropriées et mettre en place des programmes de soutien qui permettront de redonner vie au football dans cette préfecture oubliée.
La renaissance du football à Guéckedou dépendra d’une action concertée entre les autorités locales, les organisations sportives et les communautés. Il est crucial que des mesures soient prises pour garantir que Guéckedou ne reste pas en marge du développement sportif, mais qu’elle devienne, au contraire, un acteur clé dans l’avenir du football en Guinée.
Mansa Moussa MARA – 621 972 565.