Au lendemain de la conférence de presse animée par Gelson Fernandes, il est important d’éclairer la lanterne de l’opinion. La FIFA a encouragé la crise au sein du football guinéen en ignorant les cris de cœurs de la majorité des acteurs du football guinéen en donnant la force au Comité de Normalisation, c’est-à-dire un soutien aveugle.
La FIFA a toujours procédé à une enquête de moralité avant de mettre en place le Comité de Normalisation dans les autres pays. En Guinée, les règles ont changé pour mettre une équipe recommandée par des amis.
En plus de rater le processus de mise en place du CONOR, l’instance dirigeante du football dans le monde a mis une équipe avec un chiffre pair (4 personnes). Une équipe dirigeante d’une fédération est toujours composée sur la base d’un chiffre impair, tel n’est pas le cas en Guinée.
Censé ramener la paix et faire le toilettage des textes, le Comité de Normalisation a déclaré la guerre à tout le monde. Cette attitude de Mariama Satina Diallo Sy et ses collègues a détérioré les relations entre eux et la majorité des membres statutaires du football guinéen.
Le divorce est consommé et rien ne va plus, puisque les choses se sont compliquées au fil du temps. Ceux qui auraient dû être la solution sont devenus le problème selon les acteurs du football guinéen. C’est pourquoi, la majorité écrasante des membres statutaires a dit ‘NON’ aux statuts du samedi 12 novembre 2022.
Face à l’urgence, le Premier Ministre s’implique pour un dénouement en sollicitant l’aide d’Antonio Souaré le 12 juin 2023. Le PM Bernard Goumou accompagné par l’ancien président de la Fédération Guinéenne de Football, a apaisé la situation et demandé aux électeurs d’aller adopter les statuts pour la mise en place d’un comité exécutif. Même si le Comité de Normalisation n’a pas pris en compte des recommandations de ces travaux, les membres statutaires ont adopté les statuts de la Fédération Guinéenne de Football par respect pour le chef du gouvernement et des autorités guinéennes.
Les statuts adoptés, place aux différentes élections de la base au sommet. La commission électorale a validé les différentes candidatures pour le Comité Exécutif de la Fédération Guinéenne de Football dont la liste conduite par le Général Mathurin Bangoura. A quelques jours du congrès du samedi 25 novembre 2023, la commission électorale de recours rejette la liste du G47 tard la nuit du jeudi au vendredi 23 novembre 2023.
La tension monte et le G47 change de stratégie pour ne pas tomber dans le piège du CONOR. Les délégués du 47 se basant sur l’article 27 des statuts en vigueur, appliquent la politique de la chaise vide puisque l’alinéa 4 de l’article est précis « Une fois qu’une Assemblée Générale a débuté, le quorum n’est pas modifié par le départ de délégués ».
Détenant la majorité des membres statutaires, le G47 empêche la tenue des élections conformément au point 3 de l’article 27 qui parle du quorum « Il n’y a pas de quorum pour cette seconde Assemblée Générale, sauf si un point de l’ordre du jour prévoit la modification des Statuts de la FGF, l’élection du Président, du Comité Exécutif et de tout autre membre d’un organe soumis à élection, la révocation d’un ou plusieurs membres d’un organe de la FGF, la suspension ou l’exclusion d’un membre de la FGF ou la dissolution de la FGF ».
Il faut déplorer la non tenue du congrès le week-end dernier, mais rien d’anormal. Le G47 est encore dans l’esprit des statuts imposés par la FIFA et le Comité de Normalisation.
Vu que les textes prévoient l’abstention et le quorum, la FIFA ne peut pas brandir une menace contre la Guinée. Il faut respecter les textes et accepter l’opinion de tous les acteurs.
Gelson Fernandez devant la presse guinéenne hier mardi 28 novembre 2023 a fait certaines déclarations en rappelant que la Guinée à son destin en main. Il oublie que cette crise est aussi entretenue par la FIFA, car l’institution gère autrement la crise guinéenne.
Après avoir imposé les statuts à la Guinée, la FIFA veut obliger les membres statutaires à aller voter par contrainte. Une démarche contraire au code d’éthique du sport. Aujourd’hui il faut étudier les différents recours déposés par les candidats et s’éloigner des prises de position. L’ego ne peut pas résoudre le problème qui secoue notre football.
A partir du 30 novembre 2023, le Comité de Normalisation s’en ira avec le regret de ne pas avoir réussi à mettre en place un comité exécutif. On ne change pas une équipe quelle que soit la situation ou la pression. On change une équipe pour manque de résultat.
Appliquons les textes et laissons les membres statutaires de façon libre élire le prochain comité exécutif de la Fédération Guinéenne de Football.
Si le comité de normalisation a réussi dans certains domaines dont la communication avec un département très efficace, il est important de signifier qu’il a manqué sa mission principale. Le problème est ailleurs et la FIFA doit être responsable pour bien gérer ce conflit en Guinée.
Djibril Firawa Touré
Journaliste Sportif