Aliou Cissé , Coach et Champion d’Afrique
Tony Sylva , Entraîneur des gardiens et champion d’Afrique
Lamine Diatta, Team Manager et champion d’Afrique
El Hadj Diouf ,ambassadeur, conseiller et grand frère De cette sélectionÂ
Alhassane Ndour , titulaire d’un master en management Sportif, présent depuis le début de la compétition et qui n’a cessé d’encourager et de féliciter cette équipe de Gaindé en coulisse comme en interview
Khalidou Fadiga, membre de la commission technique et de développement de la CAF, qui a épaulé et conseillé les joueurs tout au long de la compétition
Diomansy Kamara, Président de l’une des meilleures Academie de football de la sous-région,le panafricain avéré mais sénégalais avant tout ,qui ne cesse de mettre en avant le Sénégal et l’Afrique dans les couloirs des stades comme sur les plateaux de Canal +
Je pourrais en citer d’autres comme Habib Beye , consultant star de Canal+ France et Afrique mais aussi coach du Red Star ou encore Omar Daf, coach du FC Sochaux en Ligue 2 dans la course pour la montée en Ligue 1, mais ces noms et ces parcours ont suffit à me rendre fier, mais aussi à réveiller en moi une frustration.
Bon nombre d’entre nous se limiteront au constat fait que tous ces anciens internationaux appartiennent à la Génération 2002 ,et dans l’euphorie de ce sacre que vient de connaître le Sénégal, se contenteront d’être émus de voir Sadio Mane et sa troupe être champions d’Afrique après l’échec de 2019.Â
Loin de la ferveur de Dakar et dans ma chère Capitale, Conakry, je préfère analyser avec froideur et recul les mutations que nous vivons au sein de notre football. Nous ,africains passionnés.Parfois trop! Nous ,jeunes très souvent aveuglés par cette même passion, qui avons grandi avec les Jay Jay Okocha, Moustapha Hadji, Samuel Etoo et Didier Drogba. Oui je suis de cette génération.
Au delà du fait que ces anciens joueurs cités plus haut appartiennent à une génération dorée qui a fait rêver l’Afrique au début des années 2000, je vois des jeunes qui ont eu le courage de « faire le deuil « de leur brillante carrière et accepté de prendre du recul et parfois de recommencer au plus bas de l’échelle. L’échelle de la vie post – carrière !
Se former, accepter de reprendre le chemin de l’école, trouver d’autres inspirations et se réinventer. Un véritable challenge quand on a connu gloire , strass , paillettes et projecteurs pendant 15 ans et que tout s’estompe subitement ou s’atténue au fil du temps pour ceux ayant connu plus de succès.
Les joueurs de cette génération ne se sont pas limités à critiquer les dysfonctionnements du football sénégalais derrière un micro qui leur a souvent été tendu , ils ont décidé d’être acteurs, acteurs du football Sénégalais, acteurs de leur football. Chacun à sa façon !
Voir cette génération encadrer et guider la bande à Sadio Mané et Gana Gueye vers le sacre sur la terre d’un Samuel Eto’o fraîchement élu à la suite d’un âpre combat à la tête de la Fecafoot est un symbole. Un symbole de ces mutations!
Et chez nous en Guinée ?Â
On tire à boulet rouge sur un jeune entraîneur , ancien international, dont le patriotisme n’est plus à démontrer, qui a gravi tous les échelons de la sélection nationale quitte à jouer (officieusement) le rôle d’intendant quand le besoin s’imposait ou quand les moyens bien trop maigres l’obligeait.Â
On valorise certains joueurs inconscient du rôle qu’ils peuvent et doivent jouer dans la vie d’une nation comme la nôtre en tant que modèles et sources d’inspiration pour les générations de demain.
Nous sommes une nation en perte de repères footballistiques dont les enfants de 15 ans et moins n’ont pour ambition que de s’expatrier, quitte à se retrouver en Moldavie ou en Libye dans des situations précaires. S’expatrier pour nourrir la famille (ce qui demeure une ambition noble). Éduquons et formons nos enfants à rêver. Rêver grand. Rêver de trophées ,de victoires et d’exploits !
Aidons ces jeunes qui préfèrent se surnommer Neymar, Benzema ou Déco à avoir confiance en eux au point d’être convaincus qu’on puisse s’appeler Keita , Diallo ou Camara et se hisser sur le toit du monde. Il n’y a pas plus technique et talentueux que les joueurs guinéens du terroir (mes amis sénégalais et ivoiriens m’excusent).
Que l’on arrête de nous rabâcher encore et encore le sacre du Hafia 77 (que je respecte et glorifie) comme si le temps s’était arrêté depuis et que le ballon n’avait plus roulé sur la pelouse du Stade 28 Septembre. Nous avons pourtant eu des Titi Camara et Pascal Feindouno qui ont porté haut le Rouge – Jaune – Vert de la France à l’Angleterre en passant par les pays du golfe . Se sont-ils perdus au passage ou n’ont- ils pas existé ? Sont-ils fautifs de pas avoir su se recycler et d’avoir laisser le champ libre aux guerres de territoires et d’influence politico-affairiste menées par des personnes pas toujours guidés par la volonté de réaliser des choses grandioses pour la nation mais plutôt par le plaisir de s’exposer aux photographes et d’arpenter les couloirs des grands événements du continent . Peu importe le rôle tenu par notre chère Guinée! Se vanter d’être chez les autres, parmi les autres , car trop peu de choses venant de chez nous à exposer. Soyons orgueilleux quand il le faut!
Voilà notre frustration. Ce football guinéen en perdition depuis tant d’années, abandonnés de tous , même des passionnés.Â
A quand un véritable plan de développement pour notre football? Un plan sur le long terme qui ne sera pas souillé à la moindre difficulté et au moindre obstacle. Un plan viable et réaliste .
J’ai espoir que cette période de transition nous permettra d’amorcer un véritable changement et une nouvelle dynamique pour notre sport roi.Â
Que vive le football Guinéen !
Mehdi Saad
Intermédiaire , guinéen et jeune passionné