Le comité d’éthique de la Fédération Guinéenne de Football était devant la presse ce lundi 03 février 2020. Dans son intervention, le Président de cette commission, Amadou Tham Camara a porté des accusations contre la Fédération Guinéenne de Football, qui selon lui n’a pas transmis les preuves au Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Sauf que ces accusations sont légères, et sans base solide.
<< On a remis toutes les preuves qui accablent Mr Diaby à la Fédération Guinéenne de Football, mais les preuves n’ont pas été transmises au TAS par la fédération. Et si les preuves manquent, il (Amadou Diaby) sera disculpé pour manque de preuve. Mais qui a refusé d’envoyer les preuves ?>> s’interroge Amadou Tam Camara.
Mais il s’est contredit ce mardi matin en rejetant la responsabilité sur l’avocat. « Le secrétariat général de la fédération avait transmis le dossier à l’avocat et c’est ce dernier qui retardait d’envoyer le document au TAS. Ce qui est désormais effectif » a confié ce mardi Amadou Tham Camara, sur Espace FM, dans l’émission ‘’les Grandes Gueules’’.
Selon nos informations, l’enregistrement sonore, le virement bancaire et le papier sont bel et bien à Lausanne en Suisse. Ces preuves que le comité d’éthique détenait lors de la procédure à Conakry, ont été envoyées au TAS depuis le 05 septembre 2019. Notre rédaction a eu la chance de voir les mails que la Fédération Guinéenne de Football a envoyé avec les dates.
Après avoir étudié les différents dossiers envoyés par les deux (2) camps, le Tribunal Arbitral du Sport avait demandé le CV et le diplôme du Président du Comité d’éthique de la Fédération Guinéenne de Football. Selon les textes juridiques du Tribunal Arbitral du Sport, il faut être un juriste de profession pour diriger la commission juridique d’une institution sportive. Malheureusement ces documents n’ont pas été fournis au TAS. Plus loin, le Tribunal Arbitral du Sport a demandé le PV dans lequel Paul Put a cité le nom d’Amadou Diaby et il a signé le document à la fin de son interrogatoire. Le TAS a bien précisé que le nom « Amadou Diaby » et non un membre du bureau exécutif.
Mais l’on se demande si la Fédération Guinéenne de Football peut sacrifier son image et son honneur pour défendre Amadou Diaby ?
C’est surréaliste. Même dans les séries télévisées, un camp ne peut pas cacher les preuves contre son adversaire en justice. Aujourd’hui c’est l’honneur de la Fédération Guinéenne de Football qui est en jeu. Donc elle ne peut pas protéger Amadou Diaby. Après avoir perdu face au Sénégal dans l’affaire des U17, la Fédération Guinéenne de Football ne peut pas s’hasarder à protéger une personne pour perdre sa crédibilité devant les institutions comme la FIFA, la CAF ou même le TAS qui est la justice suprême du Sport dans le monde.
Le Président Antonio Souaré et ses collègues ont laissé la main libre à cette commission dans l’affaire Amadou Diaby – Paul Put jusqu’à la fin des enquêtes. Il n’y a pas eu d’ingérence ni de Paul ou de Pierre. C’est facile de faire la déclaration. Mais il faut préciser que toutes les preuves ont été transmises au TAS.
Donc la Fédération Guinéenne de Football a joué son rôle en prenant un avocat pour appuyer la commission d’éthique. L’instance dirigeante du football en Guinée n’est pas bête pour donner l’argent à un avocat et protéger Amadou Diaby.
Des spécialistes en la matière que nous avons interrogés, pensent que le comité d’éthique n’a pas travaillé selon les règles. La procédure a été piétinée avant même que le dossier ne soit transféré au TAS. C’est d’ailleurs un dossier vide selon certains observateurs du football guinéen. C’est le coeur et la passion qui avaient dominés cette affaire, en mettant les lois par terre.
Il faut que le comité d’éthique assume ses responsabilités et accepte de dire la vérité aux guinéens. La Fédération Guinéenne de Football a joué son rôle. Rendez-vous le 28 février 2020 pour savoir si le comité d’éthique a été professionnel ou amateur dans cette fameuse histoire.